Le château de la Pellonnière

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D’abord un château fort

Construit après la destruction supposée de la motte castrale du Pin au cours du 12e ou 13e siècle (elle était située à l’emplacement du bourg), La Pellonnière fut d’abord un château-fort édifié sur une plate-forme carrée et entouré de fossés. La disposition initiale des bâtiments n’est pas connue. La tradition veut qu’ait subsisté, du Moyen Age, une tour à usage de donjon située à l’angle nord-est. Celle-ci fut transformée à l’époque moderne et fut alors nommée « Pavillon ».DSC_6917

Au 15e siècle, après la guerre de Cent Ans, fut élevé le logis central avec tour d’escalier, le tout dans un style inspiré du Val-de-Loir. Déjà, le château et le domaine alentour, étaient entrés en possession de la famille du Grenier. En 1612, Loup du Grenier épousa notamment Anne Martel, dame d’Oléron. En raison des terres et seigneurie héritées en cette île, il ajouta au titre de seigneur du Pin et de La Pellonnière, celui de «baron d’Oléron», lequel se transmit à son fils René, son petit-fils, également prénommé René (décédé en 1699) prenant enfin le titre de «marquis d’Oléron».DSC_6978

La famille du Grenier

C’est à la famille du Grenier que l’on doit l’embellissement progressif du château, notamment la construction de l’aile, initialement surmontée d’une galerie, reliant le logis au « Pavillon » ci-dessus mentionné et attesté dans plusieurs actes du 18e siècle.

En 1630, fut édifié par René du Grenier, le colombier dont on possède l’acte de commande daté de 1629.

En 1699, Anne de Maillé, marquise d’Oléron, veuve de René du Grenier, dernier du nom, fit ériger, sur l’arrière du château et à peu de distance de celui-ci, une chapelle, aujourd’hui disparue. Dédiée à sainte Anne, elle était de forme circulaire.DSC_6982

En 1704, par suite du décès de la marquise d’Oléron, la seigneurie du Pin et de la Pellonnière devint propriété de son neveu, le marquis de Bennehart qui revendit le tout en 1713 à la famille de Gersant, puis à la famille Patu de Saint-Vincent qui procéda, à la fin du 18e et au 19e siècles, à de nouveaux embellissements transformant notamment la galerie, au-dessus des cuisines, en une série de chambres desservies par un long couloir.

Le 23 août 1798 (6 Fructidor An 6), Nicole de Gersant épousa Jean-Baptiste Patu de Saint-Vincent, conseiller correcteur à la chambre des Comptes qui s’illustra par l’acquisition, dans la région, de biens nationaux. Maire du Pin de 1804 à 1834, il légua le domaine à son fils Cyrille Jules Patu de Saint-Vincent, époux de Pauline de Hémant. Ce dernier fut à l’origine de la construction, toujours sur l’aile droite, de la tour à créneaux destinée à «habiller» un ancien escalier et un dispositif d’alimentation en eau.

Haut-lieu du patrimoine percheron

A son décès, en 1867, la Pellonnière et son important domaine foncier, devinrent la propriété d’Isabelle de Hémant, sa nièce. Celle-ci avait épousé, en l’église du Pin, en 1866, Georges Clair, vicomte de la Rivière Pré d’Auge, maire du Pin de 1870 à 1894. A la mort de Mme la comtesse de la Rivière, en 1928, Anne-Marie de la Rivière, la dernière de leurs quatre enfants, hérita du château. Répondant à un vœu antérieur formulé par sa mère, celle-ci en fit don, en 1957, aux religieuses de l’Agneau de Dieu de Brest, aux fins d’y établir «un centre eucharistique de prière et de réparation» qui se transforma, dans les faits, en une maison de retraite et de convalescence. Celle-ci est aujourd’hui transférée dans le bourg du Pin.

Le domaine de Lonné

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 En lisière d’un massif forestier de 450 hectares, le château de Lonné a été construit dans sa forme actuelle en brique et pierre vers 1635. Une vigoureuse restauration fut entreprise entre 1889 et 1892, sous la direction de l’architecte Paul Ernest Sanson, dans le respect de la volumétrie originelle.DSC_7020 Près de la grille d’entrée, le pavillon dit « de la régie » a conservé sa tourelle, posée sur des trompes remarquablement appareillées. Proche des anciennes écuries, le pigeonnier en briques, de plan carré, a été transformé en chapelle dans un style composite néo-Renaissance.
Au début du 19ème siècle, l’architecte paysagiste J.C. Poittier transforma le parc régulier « à la française » en un parc paysager « à l’anglaise », dont le dessin est en parfaite harmonie avec le cadre boisé alentour. René de Chateaubriand séjourna plusieurs fois à Lonné, son neveu, Louis, ayant épousé Zélie d’Orglandes, la fille des propriétaires. DSC_7017Il a laissé son nom à une porte du potager. Alfred de Vigny, habitué des lieux, Alexis de Tocqueville et plus tard, Albert de Mun ont été des familiers de Lonné au 19ème siècle. Albert de Balleroy, peintre animalier, y est né.
La chapelle Notre Dame de la Ronce de 1489 appartient au domaine de Lonné.

Château du tertre

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 Ce château du XVIIe siècle, en pierres et briques, DSC_7046a été remis en état au début du XXe siècle par Roger Martin du Gard, à qui il appartient depuis 1925. DSC_7056C’est là qu’il a écrit toute son oeuvre, que subsiste sa bibliothèque et qu’il a reçu tous ses amis de la Nouvelle Revue Française (Albert Camus, André Gide, Jean Cocteau, Raymond Radiguet, Louis Jouvet, André Malraux, Georges Duhamel). Un beau parc du XVIIe siècle a été remodelé et prolongé vers 1800, par un parc à l’anglaise (composition du paysage et décor d’inspiration maçonnique).DSC_7167 A partir de 1926, Roger Martin du Gard a ouvert des perspectives et des vues panoramiques sur Bellême et a renforcé les points sensibles par l’apport de statues antiques…

Le manoir des Perrignes

 

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La gentilhommière des Perrignes est posée à ravir sur un coteau dominant un des plus jolies sites de la vallées de l’Huisne » extrait de la Normandie monumental et pittoresque (1896)

« Descendant de la route de Colonard vers Boissy-Maugis, l’imposant colombier, converti depuis longtemps en habitation, se dresse en avant-garde, tandis que le manoir lui-même est complétement enfoui dans la verdure. Il se compose d’un vaste corps de logis, terminé d’un bout par une toiture en pavillon, avec en retour d’équerre, un ancien donjon carré garni de quelques meurtrières. DSC_7193A l’autre extrémité, se trouve un autre petit pavillon et l’ancienne chapelle qui ont été enjolivés de deux tourelles à toits pointus venus les accoster depuis le début du XXe siècle seulement.
Au début du XVe siècle, les Perrignes étaient en possession d’un certain Louel, qualifié de Sieur des Perrignes.

En 1455, le fief est tenu par Macé Louel dont les descendants habitèrent le manoir jusqu’au milieu du XVIe siècle.
Vers 1560, les Perrignes devinrent la propriété de la famille Brisart qui eut de nombreuses possessions dans le Perche, notamment la seigneurie de Bizou, de Sérigny au XVIe siècle, au XVIIe siècle, le fief d’Yversay en Saint-Maurice-sur-Huisne et la Moussetière en Boisy-Maugis.DSC_7212
Charles Brisart fondait, le 18 septembre 1623, une chapelle au manoir des Perrignes.

Le fief des Perrignes relevait de la châtellenie de Villeray, tout comme le moulin et fief d’Yversay en Saint-Maurice que Charles Brisart acheta en 1574. »

Le manoir des Perrignes s’inscrit dans un site particulièrement attractif, niché dans un vallon formé par l’Huisne.

Au milieu du 15e siècle, Macé Louel, qui tenait le fief de Perrignes, fit élever la tour actuelle formant retour d’équerre.
Au siècle suivant, la famille Brisart construisit le logis.DSC_7174

De profonds remaniements eurent lieu au 17e siècle : construction de la chapelle en 1623, création sur le logis d’un imposant toit en pavillon avec souche de cheminée caractéristique de cette époque. Un intéressant plan du 18e siècle nous restitue avec précision chaque partie du manoir et ses plans de circulation par rapport au parterre à la française et à la cour où se trouvaient les bâtiments de communs.

En 1826, la propriété des Perrignes se trouva démembrée par suite de difficultés successorales. Un imposant colombier, aujourd’hui aménagé en habitation, rappelle l’importance du fief des Perrignes sous l’Ancien Régime.