RESTAURATION DE L’ÉGLISE SAINT JEAN – SITUATION MARS 2017

(AMIS de L’AIGLE – AG 03.03.17)

Situation avant travaux

Situation avant travaux

Donc la belle histoire de cette restauration est en marche .

Notre mairie s’est engagée depuis 2015 dans cette restauration avec détermination et malgré un contexte difficile.

C’est pourquoi elle compte aussi sur tous les acteurs qui pourront concourir à l’aider dans ce chantier et notre association s’est portée immédiatement volontaire.

Je n’ai plus besoin de vous rappeler le pourquoi de cette restauration.

Mais je vais revenir sur le comment et surtout les étapes qui se sont enchaînées depuis notre dernière AG, soit depuis 1 an environ.

2016

JUILLET première étape importante :

la signature de la convention tripartite entre La Fondation du Patrimoine, la ville de L’Aigle et notre association. Son but est de collecter des dons afin de participer financièrement à ce projet. Faut il rappeler que ces dons sont fiscalement déductibles à hauteur de 66% et même 75% si vous êtes à l’ISF !

À ce jour, cette convention a déjà permis de collecter un peu plus de 3.000 Euros. De nombreux donateurs sont dans cette assemblée. Il faut les en féliciter.

Mais ce projet passionne et mobilise. C’est ainsi qu’il faut remercier le Conseil Départemental (merci Charlène Renard) qui a décidé de soutenir ce projet à hauteur de 20.000 E

Tout comme l’association « La Sauvegarde de L’Art Français » à hauteur de 10.000 E.

La recherche des mécènes et de sponsors continue.

C’est une des clés de la réussite de ce type d’action.

AOÛT l’architecte soumettait son rapport et l’analyse des offres des entreprises pour les 3 lots (maçonnerie, charpente et couverture). Le chantier pouvait être lancé. S’en suivait une trop longue mais nécessaire période administrative avant que les entreprises puissent intervenir.

Diagnostic pré-travaux

Diagnostic pré-travaux

2017

JANVIER une première réunion de chantier organisait son installation, son calendrier et ses derniers détails. Cette tranche de travaux devrait être réceptionnée dans 3 mois environ.

C’est à cette occasion que s’est posée la question de la protection du « contenu » du chœur de l’église. En effet ce chantier allait se dérouler très précisément au dessus de la partie la plus noble, la plus riche mais aussi la plus vulnérable de cet édifice.

Il convenait donc de prendre, au delà des protections normales (bâches, échafaudage, etc) des protections encore plus efficaces. En effet, le risque de chute de blocs de pierres ou de madriers sur le retable, l’autel, le tabernacle, les statues… étant loin d’être nul et donc des dégradations irréversibles pouvaient être à craindre.

Sans parler du risque de disparition d’objets fortement appréciés sur le marché de l’art et malheureusement fréquentes lors de ce genre de travaux.

Aussi ai-je pris rapidement contact avec la personne, en charge de la conservation de ces objets pour le département, en l’occurrence madame Servane Desmoulins-Hemery (cf le musée d’art religieux de Sées. Elle aurait aimé être parmi nous ce soir mais, retenue, elle vous remercie d’excuser son absence). Celle ci, très heureuse d’apprendre le démarrage de ce chantier et notre souci de protéger ces œuvres, m’apprenait que tous ces objets étaient tellement importants qu’ils avaient fait l’objet d’un classement « Monuments Historiques » dans la base Mobilier-Palissy depuis le 20 Juin 1975 (pm l’église elle même n’avait été classée qu’en 1985, base Architecture-Mérimée). Ces « bases »  sont les inventaires nationaux dépendant du Ministère de la Culture dans la catégorie Architecture et Patrimoine.

C’est ainsi que nous avons découvert que plus de 23 tableaux, statues et objets étaient protégés à ce titre (Et dire que quelques semaines plus tôt certaines voix refusaient encore cette restauration… à leurs yeux sans intérêt).

Tableau central du retable, avant dépose

Tableau central du retable, avant dépose

Dans ces conditions il fallait donc passer à l’étage au dessus et en référer directement auprès d’une conservatrice de la Direction des Affaires Culturelles. Après quelques échanges fructueux et la très rapide validation par la mairie des devis ad’hoc, la dépose se déroulait dans des conditions parfaites de sécurité et de sauvegarde.

Tableau central du retable, déposé

Tableau central du retable, déposé

Et, signe positif de cette utile précaution, cette délicate dépose donnait lieu à une découverte aussi fortuite que passionnante. Le grand tableau central du maître autel (« le Baptême du Christ par Saint Jean-Baptiste », le patron de l’église, peint par Lamperière-Ledoyen) a donc été retiré. On a ainsi mis à jour de très anciens panneaux de bois peints, dont la date, l’origine, la nature et l’usage restent encore à découvrir.

Il pourrait s’agir en fait de l’ancien retable d’origine de l’église primitive donc antérieur à celui que l’on connaît.

Restés en place, ces panneaux ont fait l’objet, hier matin, de protection au moyen de facing (papier de protection en chanvre de manille) comme pour un tableau sur bois, afin de permettre leur restauration dans de bonnes conditions le moment venu.

Protection du retable primitif

Protection du retable primitif

Notre Association s’était proposée de participer à la restauration intérieure de ce monument. Elle envisage de le faire au travers de la restauration de ces peintures de façon régulière, au rythme des dons, en parallèle avec la restauration du bâtiment.

Vous savez certainement qu’un premier tableau retiré de Saint Jean, depuis plusieurs années afin de le protéger déjà des nombreuses infiltrations qui le menaçaient, a ainsi été restauré. Il est aujourd’hui accroché dans l’église Saint Martin en attendant son retour à Saint Jean où son retable est resté en place.

Retable primitif découvert

Retable primitif découvert

Voilà, très rapidement relatées, les dernières nouvelles de cette restauration qui est devenue une réalité et dont notre ville peut être fière à juste titre. Elle le sera encore plus lors de sa réouverture qui, osons l’espérer, ne sera pas trop longue à attendre….!

Détail du retable primitif

Détail du retable primitif

Notre municipalité et notre association doivent rester fortes sur ce dossier.

Certes, financièrement il est très lourd en ces périodes de vaches maigres.

Mais il doit se continuer à la vitesse de nos moyens, sans faiblesses, ni interruptions.

Elles lui seraient fatales et les investissements, déjà réalisés, seraient perdus.

JLP, le 28.02.2017