Château de la Grande Haye à La Haye Saint Sylvestre dans l’Eure
C’est en voiture individuelle – crise sanitaire oblige – que nous nous présentons devant les magnifiques grilles en fer forgé du château de La Grande Haye où Monsieur et Madame Fromentin, les actuels propriétaires nous accueillent.
Sur ce site Jean de La Haye avait bâti un château défensif qui fut vendu vers 1750 à Michel Barthelemy, baron de Vieilles qui détruisit alors l’édifice XVème pour y bâtir une « maison des champs ». Cet édifice reste dans la même famille jusqu’au XIXème. Un de ses descendants vient y habiter et rajoute vers 1830 le fronton, une horloge sur celui-ci et un pavillon de chaque côté de l’édifice qui sont pris sur les douves et couverts à la Mansart. Il crée la grande allée d’accès bordée d’arbres avec deux pavillons de gardiens.
Le château est vendu en 1920 à un agriculteur pour les terres et les bois qui coupe tous les arbres autour du château.
De 1920 à 1970 le château reste un peu à l’abandon habité par une dame âgée et son fils.
M. et Mme Fromentin en font l’acquisition en 2007. Tous les éléments de décor (boiseries, cheminées) sont encore présents.
Nous sommes face à un édifice en moellons enduits avec chainage de briques, couvert d’ardoises.
Une très belle grille XVIIIème, avec ses hérissons de part et d’autre est surmontée d’une couronne de Comte aux armoiries de la famille de Vieilles : « d’azur à la croix d’or ». Cette grille clôt la cour intérieure côté nord.
Nous contournons le château par la gauche pour observer tout d’abord les anciennes écuries dont l’entrée est surmontée de deux très belles têtes de cheval.
Nous dépassons les douves où l’on peut encore voir les bases du château XVème en grison, grès et silex.
A l’est les propriétaires ont réhabilité la véranda que l’on ne s’attend pas à trouver là, mais qui existait dès 1900 et dont l’usage leur est très agréable.
De la façade sud nous pouvons apercevoir l’ancien potager clos de murs ainsi que de magnifiques arbres. M. Fromentin nous montre les restes du pont-levis avec ses contrepoids.
A l’ouest Mme Fromentin nous fait admirer le four à pain avec son arrière maçonné encore en état.
Le temps étant clément, la visite s’achève par un café pris dehors tous ensemble.
Nous remercions M. et Mme Fromentin pour leur chaleureux accueil et cette visite guidée très intéressante.
Manoir du Blanc-Buisson à Saint-Pierre-du-Mesnil
C’est une magnifique maison forte construite en grès sous le règne de Philippe le Bel vers 1280 par la famille Collinet Lecomte. Elle permettait en cas d’attaque aux gens et aux bêtes de s’y réfugier.
Cet ensemble de bâtiments formant pentagone est entouré de douves en eau qui ne pouvaient être franchies que par un pont-levis. Il est un des derniers témoins de l’architecture civil et militaire de notre région dans l’après moyen-âge.
En 1355, assiégé par les troupes du roi de France contre le petit-fils du bâtisseur (connétable du Comte d’Evreux), le château restera à l’abandon pendant plus d’un siècle.
En 1474 il entre dans la famille du Merle par mariage et y restera plus de trois siècles. En 1500 une restauration est entreprise dans le goût de la Renaissance sur la très belle poterne d’entrée que nous franchissons pour parvenir dans la cour intérieure comme sur le premier étage du corps de logis auquel nous faisons à présent face, refaits en briques à motifs géométriques typiques de cette époque.
En 1981 Monsieur et Madame de La Fresnaye, les actuels propriétaires reçoivent le Blanc-Buisson en héritage. M. de La Fresnaye nous explique quelques particularités de l’intérieur de sa demeure.
Nous remercions Monsieur de La Fresnaye pour son accueil, ses explications historiques, et la visite de cette cuisine du XVIIIème siècle.
Après ces belles visites nous partons sur Montreuil Largillé pour le déjeuner au restaurant de l’Auberge de la Truite.
Château de Bonneville à Chamblac
A notre arrivée deux groupes sont constitués : un groupe visite l’église en compagnie de Monsieur Nicolas Gasiorowski peintre en résidence tandis que l’autre groupe se rend au château où les propriétaires Monsieur et Madame de Broglie l’accueille puis inversement.
Mme Laure de Broglie est la petite-fille de Jean de La Varende.
Le château est bâti en briques rouges orangé avec un soubassement en grès à l’emplacement du premier fief. La belle façade sud présente des ouvertures bien réparties se terminant à chaque extrémité par une tourelle carrée au toit pointu, le tout recouvert d’ardoises.
Au XVème siècle le domaine appartient à Jean de Bonneville, chambellan du roi et reste dans la famille jusqu’en 1806 où il appartient à Nicolas de Bonneville qui meurt sans descendant. Le domaine et alors transmis par héritage à Léon Mallard de La Varende.
Jean de La Varende né en 1887 passera une grande partie de sa vie au château aimant bien la vie à la campagne. C’est lui-même qui a pensé le jardin avec entre autre ces magnifiques ifs en topiaires.
Madame de Broglie nous fait remarquer la chouette au faîtage qui rappelle la vraie que Jean de La Varende, insomniaque, entendait la nuit. Elle évoque la vie de son grand-père qui est tout à la fois écrivain, peintre, menuisier-ébéniste et réalisateur de nombreuses maquettes de bateaux que l’on peut admirer dans son musée.
M. Charles de Broglie nous fait également visiter l’orangerie superbement restaurée en 2016, dans laquelle il accueille des expositions d’artistes.
L’église de Chamblac dédiée à Notre-Dame et à Saint Jean Baptiste, à 500 mètres du château, a toujours été au centre des préoccupations de la famille Mallard de La Varende dont le château ne possédait pas de chapelle.
Reconstruite début XVIème sur des ruines du XIème siècle majoritairement en grès taillé sur place avec les pierres de la maison forte du XVème lorsqu’elle fut démolie. Elle est au centre du cimetière où plusieurs membres de la famille Mallard de La Varende sont enterrés et bien sûr Jean de La Varende lui-même (1887-1959)
Le plafond de l’église est en forme de coque de bateau renversée et peint. On observe des boiseries périphériques et plusieurs statues en bois du XVIème siècle.
L’église est très lumineuse grâce à ses ouvertures gothiques comblées en 2019 par de jolis vitraux modernes. Monsieur Gasiorowski nous présente son œuvre : les 12 stations du chemin de Croix qu’il a peint à la gouache sur papier marouflé sur bois puis vernis grâce au mécénat de Charles-Edouard de Broglie.
Nous remercions vivement Monsieur et Madame de Broglie pour leur aimable accueil, leur disponibilité, et leur passionnante évocation de Jean de La Varende.
.
.
.
Château de Gauville à Saint-Pierre de
Cernières
Le fief de Gauville à Saint-Martin de Cernières a appartenu à la famille Pellerin de Gauville pendant trois siècles de 1415 à 1772. Marc-Antoine Pellerin de Gauville, maréchal de camp et gouverneur de Neuf-Brisach obtint de Louis XV le titre de marquis de son fief et fit élever l’actuel château vers 1750.
Le château se détache de loin au bout d’une longue allée un peu nue mais qui le met en valeur.
Il est formé d’un corps central et de deux ailes avancées. Le fronton triangulaire en pierre se détache de la toiture en ardoises avec lucarnes.
Les façades sont majoritairement composées de briques qui soulignent les éléments en pierre de taille (soubassement, corniche, fronton). La brique imite même les formes plutôt mises en œuvre pour la pierre comme les bossages. La brique est également utilisée pour le colombier circulaire ainsi que pour les communs où elle est enduite. Cette utilisation répétée du même matériau selon des formes variées donne au domaine une grande cohérence architecturale.
Il faut traverser un pont aux balustres en briques qui enjambe les anciennes douves pour accéder à la cour d’honneur.
La façade sud présente un décrochement aligné sur le fronton en pierre et quatre fenêtres de chaque côté. Un escalier à double révolution donne l’accès à ce château.
Dans le parc nous terminons cette journée par notre traditionnel goûter.
Nous remercions le propriétaire qui, bien qu’absent, nous a permis la visite extérieure de son château.
Marie-Christine GEISMAR