PROMENADE DU DIMANCHE 24 JUIN 2018

Nous sommes 23 participants, ce matin 24 juin, à monter dans le car qui va nous conduire dans l’Eure. Le temps est très beau et nous partons pour la visite du château de Beaumesnil.

Après la pause-café traditionnelle au Relais de Beaumesnil nous nous rendons au château.

1) Château de Beaumesnil 

C’est un château Louis XIII que l’écrivain LA VARENDE appelait « Le Versailles Normand » :

 

 

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Le château de BEAUMESNIL

 

Quel beau spectacle cette arrivée au château… Ce splendide édifice en briques et en pierres, est entouré de douves. Nous nous arrêtons devant la façade d’entrée.

Notre guide, Sybille Desmarest, nous donne des explications concernant le style du château sa construction et l’historique des différentes familles propriétaires.

De l’ancienne forteresse élevée au XIIIème siècle, il ne subsiste qu’une motte féodale située sur la droite de l’édifice couverte d’un labyrinthe végétal qui matérialise l’emplacement d’une ancienne tour.

Au milieu du règne de Louis XIII, Jacques le Conte de Nonant, gentilhomme fortuné fait aménager pour son épouse, Marie Dauvet-Desmarets, un « rêve de pierre » à nul autre pareil.DSC_0709

De style baroque l’essentiel de la construction du château, dirigée par l’architecte Jean Gallard, se situe entre 1633 et 1640. La demeure actuelle porte l’empreinte de la Renaissance finissante. Les matériaux utilisés sont la brique et la pierre. La brique, bon marché, était produite en grande quantité en Normandie mais, pour remédier aux éventuels défauts de fabrication, il était d’usage de renforcer les parties les plus fragiles avec de la pierre.DSC_0748

Sur les façades, construites par les Frères Martin et Toussaint La Flèche, c’est la ligne verticale, soulignée notamment par la hauteur des baies et des cheminées, qui domine. La décoration est assez chargée : chaque baie, chaque fenêtre, chaque lucarne est surmontée d’un fronton  cintré ou triangulaire dont le centre est occupé par un mascaron inspiré des masques de la Commedia dell’arte. Le motif répétitif d’un M et d’un D entrelacés rappelle les initiales de la première propriétaire : Marie Dauvet Des Marets.

Nous entrons dans le château, Sybille Desmarest, nous fait admirer le bel escalier d’honneur, puis nous conduit au grand salon.

Ce grand salon, en partie Louis XV, est magnifique. Au centre, des sièges recouverts de tissus aux motifs de fables de La Fontaine et de personnages exotiques. Les murs sont décorés de lambris, sculptés dans les parties supérieures.

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Après le grand salon nous découvrons la bibliothèque, éclairée par des fenêtres sur trois côtés ; Au-dessus de la cheminée un tableau représentant Marie de Médicis;

Au sol le carrelage rouge reprend différents emblèmes des Montmorency-Laval (l’aigle, le lion, le trèfle à quatre feuilles au milieu d’une branche de laurier et la croix des Croisés) ; Les Montmorency-Laval résidèrent dans le château jusqu’en 1930.DSC_0741

En face de la cheminée une belle vitrine expose des livres anciens magnifiquement reliés :

Nous accèdons à l’étage au-dessus par un escalier en bois partant de la Bibliothèque. C’est à cet étage que sont exposés, sous vitrines, de nombreux livres anciens reliés. De très belles reliures qui appartenaient à des hommes illustres.

Cette collection est due à Jean de Fürstenberg qui a racheté le domaine en 1939, qui l’a rénové et a constitué une des plus importantes collections d’ouvrages anciens reliés.

Nous continuons notre visite par les appartements des Furstenberg, puis la salle à manger.

La salle à manger avec une table dressée

La salle à manger entièrement réaménagée par les Montmorency-Maistre en 1921 comporte une tribune où prenaient place les musiciens. Plusieurs éléments décoratifs embellissent la salle à manger comme les cinq bustes d’empereur romain et des paysages hollandais accrochés aux murs. La pièce conserve son plafond du XVIIème siècle aux poutres apparentes.

Nous visitons aussi les cuisines situées dans le sous-sol du château.DSC_0725

La cuisine possède une cheminée monumentale, à l’intérieur de laquelle un tourne broche mécanique est installé; Cette cuisine comporte un puits qui permettait d’avoir de l’eau sans sortir.

Nous remercions Sybille Desmarest pour cette visite très interressante, ses explications très claires et très précises.

Nous regrettons que l’emploi du temps ne nous permette pas de visiter le parc du château…

Nous allons au restaurant « La Fontaine » à Bernay, où nous sommes toujours accueillis chaleureusement, un bon repas nous est servi dans un cadre très agréable et convivial.

 

 

 

2) Le village du Bec Hellouin

Haut-lieu culturel et religieux des siècles durant, le Bec Hellouin fait aujourd’hui partie des grands symboles identitaires de Normandie. Le petit village typique aux maisons à pans de bois élégamment fleuries vit au rythme de l’Abbaye.

Cette Abbaye était un centre important de la chrétienté. Les moines avaient besoin de main d’œuvre et c’est ainsi que le village a grandi autour de l’Abbaye.DSC_0769

3) L’Abbaye de Notre-Dame du Bec

Majestueuse et paisible, l’Abbaye Notre-Dame du Bec étend ses splendides bâtiments au fond de la vallée du Bec, cette petite rivière qui lui a donné son nom.

Cette Abbaye a été fondée en 1035 par le chevalier Herluin de Brionne. Elle a rayonné durant des siècles et a vu passer dans ses rangs entre autres Lanfranc de Pavie et le futur pape Alexandre II.

A la Révolution Française, les moines doivent quitter l’Abbaye qui devient propriété de l’Etat. C’est ensuite l’armée qui occupe les bâtiments jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Elle retrouve toute sa splendeur depuis le retour d’une communauté de moines bénédictins en 1948. DSC_0760

L’Abbaye de Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie du Mont-Olivet.

L’Abbaye Notre-Dame du Bec

C’est frère Joël, moine bénédictin en aube blanche, qui nous accompagne pour la visite.

Il nous montre d’abord ce petit ruisseau « le Bec » qui passe dans l’Abbaye.

Il nous relate l’histoire de l’Abbaye et nous montre les vestiges, très imposants, de l’ancienne église abbatiale détruite en 1810 ;

Frère Joël nous amène ensuite devant les Bâtiments Conventuels, un splendide ensemble architectural de style Régence ; deux grandes ailes de 70m chacune. Actuellement 15 frères y résident.DSC_0764

Les Bâtiments Conventuels et la rivière « Le Bec »

L’Abbaye est en relation avec l’Angleterre :

Frère Joël nous explique les relations avec l’évêché de Cantorbéry. Elles datent du XIème siècle : Lanfranc est nommé, en 1070, archevêque de Cantorbéry, par Guillaume le Conquérant. Avec Anselme Laoste prieur du Bec, ils poursuivent à distance une relation épistolaire faite de respect mutuel. Depuis près de 1 000 ans, l’abbaye du Bec est liée par l’histoire à la cathédrale de Cantorbéry à laquelle elle a donné trois archevêques.

Cette relation avec l’évêché de Cantorbéry continue de nos jours.

L’ancien réfectoire situé au rez-de-chaussée a été transformé en église abbatiale de caractère sobre et dépouillé. Seules quelques statues provenant de l’ancienne église ont leur place, notamment la statue Notre-Dame du Bec au fond.

Les restes du fondateur, Herluin, sont placés dans l’allée centrale.

La nouvelle église abbatiale

C’est dans cette église abbatiale que Frère Joël nous exprime sa spiritualité : sa vocation, ses vœux, ses moments de doute puis sa confiance en sa foi chrétienne, sa paix et sa sérénité. DSC_0778

Nous sommes profondément touchés par cette vie monacale imprégnée d’une grande foi, d’indulgence et de douceur.

Ensuite nous entrons dans le cloître ….

Le cloître actuel a été construit au milieu du XVIIème siècle  sous la responsabilité de Dom Anselme Boisseau.

L’influence italienne se fait sentir. C’est l’ ordre toscan  qui prédomine, avec des arcades en plein cintres à archivoltes moulurées.

Du cloître nous passons par un hall d’entrée ou est érigé un escalier majestueux.

Cet escalier dit « des matines » parce qu’il permettait aux moines de rejoindre le chœur à partir de l’étage des cellules date du XVIIIème siècle. Ses moulures ornementales lui donnent un caractère solennel. L’abbaye possède six escaliers  du XVIII siècle qui donnent accès aux étages.

Nous remercions frère Joël pour sa disponibilité, son écoute et cette visite si enrichissante spirituellement, historiquement et architecturalement.

 

 

 

 

 

4) le château de LAUNAY

De la grille d’entrée c’est une très longue allée qui va nous conduire au château. La première partie de cette allée est bordée par des communs, les bâtiments les plus anciens du domaine et la seconde partie est bordée de pelouses très soignées, agrémentées de statues.

Le propriétaire, M. Philippe BACOT, vient nous accueillir, en bicyclette.DSC_0792

Historique du château :

Au XVIIIème siècle, l’ancien manoir XVIème de Launay, qui appartenait aux Le Sens de Launay et de Folleville, fut démoli pour construire le château actuel. Le corps de logis fut édifié avec les deux pavillons latéraux en pierre de taille durant la Régence (années 1710-1720). Vers la fin du règne de Louis XV (1750-1770), le logis central fut relié aux pavillons par deux galeries basses en brique et en pierre, de plan incurvé. DSC_0813

Ce château de style classique a été habité par plusieurs grandes familles comme les Bourguignons jusqu’en 1808, les Royannais qui ont perdu un fils à la guerre au XXe siècle ou encore par les Laurilleux. Mais les six filles du propriétaire ont à sa mort, décidé de le revendre à un marchand de biens. Marchand de biens qui à son tour, l’a cédé à Philippe BACOT. 

Les Communs :

M. Philippe BACOT nous fait admirer tout d’abord les communs qui bordent la première partie de l’allée menant au château.DSC_0801

Bâtiments anciens symétriques de chaque côté de l’allée, ils sont construits sur un socle en damier mêlant brique et pierre, et possèdent des façades en colombage avec un remplissage de brique ou de torchis.

Le colombier octogonal, très bien restauré, se distingue par ses poteaux sculptés en partie haute avec des figures « grotesques et païennes ».DSC_0795

Visite de l’intérieur du château :

Philippe BACOT nous conduit à l’intérieur du château.

Nous visitons le rez-de-chaussée comprenant le grand salon avec un parquet en rosace, deux cheminées, le triomphe d’Apollon entouré de musiciens, un beau poêle en faïence bleue et un superbe lustre.

Dans le vestibule nous admirons la rampe en fer forgé de l’escalier.DSC_0802

Nous allons dans le petit salon puis dans le bureau-bibliothèque. Dans toutes ces pièces de beaux tableaux et de beaux objets.

Ces pièces ont des grandes fenêtres donnant sur le parc à l’arrière du château.

La Chapelle :

La chapelle est installée dans le pavillon sud.

Elle est une des six chapelles baroques connues en France.

Au-dessus de l’autel, un tableau représente l’éducation de la vierge par Ste Anne en présence de Joachim. Ce tableau est éclairé par un puits de lumière.

La chapelle comporte des décors régence.

Façade ouest :

M. Philippe BACOT nous amène voir la façade ouest du château, qui est très belle. La vue vers l’Ouest porte à travers champs, jusqu’aux premières constructions du village. DSC_0809

Nous remercions chaleureusement M. Philippe BACOT pour cette visite très intéressante, et sa convivialité.

M. Philippe BACOT avec les Amis de L’Aigle au château de LAUNAY

Lucie CUVILLIER