Château du Bourg-Saint-Léonard
Le château du Bourg-Saint-Léonard est une demeure du XVIIIe siècle du département de l’Orne, classée au titre des Monuments historiques en 1942 qui a conservé son mobilier, ses tapisseries et ses décors inscrits au titre d’objets.
Le château du Bourg-Saint-Léonard est situé près de la forêt de Gouffern, sur la commune du Bourg-Saint-Léonard, dans le département de l’Orne.
Le vieux manoir
Le Bourg Barquet, aujourd’hui le Bourg-Saint-Léonard, est un plein fief de haubert dont les du Barquet sont seigneurs : Jean en 1512, François en 1566, Jacques en 1699. Le dernier, Louis du Barquet du Bourg, sans enfant, donne le domaine, le manoir seigneurial avec douves du XVIe siècle3 et ses deux chapelles dédiées à Notre-Dame et saint Nicolas à sa nièce Suzanne Jeanne Françoise de Vassy épouse de Bruno Emmanuel Marie Esprit, seigneur et marquis de Vassy qui le vend avec tous son mobilier, ses tapisseries, ses fermes et un vaste domaine forestier pour 106 000 livres, le 6 avril 1756 devant Me Bouron notaire à Paris à Jules David Cromot. Le Bourg est élevé en baronnie en décembre 1755 pour le nouveau seigneur. Mais le manoir à la mode antique avec de hautes cheminées ne convient plus à la fortune du nouveau propriétaire qui le fait raser, ainsi que l’église et les maisons du village qu’il fait reconstruire à ses frais. La nouvelle église est de 1768.
Le château
Jules David Cromot, avec l’architecte Alexandre Gérard Vermut, élève de Chardin pour le dessin et de Chevrolet pour l’architecture, et le peintre François Snyders vont construire la nouvelle demeure entre 1763 et 1767.
L’ancienne église fait place à l’orangerie, le manoir aux écuries et le village est remplacé par des pelouses et des bosquets. Une partie du domaine est entouré de murs, un vaste bassin, bordé des tilleuls et orné de statues est creusé, l’eau amené de la fontaine du prieuré. Le château est un bon exemple du style classique de la fin du règne de Louis XV, situé au fond d’un jardin à la française. L’intérieur est garni du mobilier, des boiseries et des tapisseries provenant de l’ancien manoir.
Le domaine
En 1879, le domaine est composé de : château, orangerie, écuries, logements du concierge, du garde, du jardinier et de l’exploitation, le parc du Bourg clos de murs de 64 hectares, un corps de ferme, le bois de Fougy de 160 hectares, le bois des 450 arpents sur Silly-en-Gouffern de 239 hectares et de terres labourables pour une surface totale de 470 hectares.
Les propriétaires
L’acte de vente de 1879 donne les anciens propriétaires du domaine et on y retrouve les Vassy, mais aussi, S.A.S. le comte d’Eu et l’abbaye de Silly-en-Gouffern pour une partie des bois.
Jules David Cromot d’une famille bourguignonne anoblie au XVIIe siècle né à Avallon est décédé à Brunoy le 14 octobre 1786.
Messire Jules David Cromot, chevalier seigneur baron du Bourg, conseiller d’État, surintendant des maisons, domaines et finances de Monsieur (Monsieur, frère du roi, comte de Provence et futur Louis XVIII) avec ses bâtiments, jardins, arts et manufactures, gouverneur de Brunoy et ancien gouverneur des villes et château d’Alençon.
Son épouse, Rose Joseph, Sophie Baudon protège le jeune Émile de Girardin qui passe quelques années au haras du Pin et jouit de la bibliothèque du château. Elle reçoit aussi le poète Jean-Pierre Claris de Florian, neveu de Voltaire. Ses fils, Maxime de Cromot du Bourg et Anne David Sophie Cromot de Fougy émigrent puis vendent le domaine à Pierre Alfred de Tamisier, puis Jacques Louis Georges de Joussineau comte de Tourdonnet, Prosper de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine et des Colonies, Jules Gustave Isidore de Forceville, Constant de Forceville qui crée en 1893, la laiterie et fromagerie industrielle dirigée dès 1895 par la famille Lavalou. Enfin, madame de Forceville donne le domaine en 1954 à la commune du Bourg-Saint-Léonard avec des conditions : création d’un musée, d’ouvrir le château à la visite et à des œuvres sociales ou religieuses.
Château de Versainville
Le château de Versainville se situe dans le Calvados (Normandie), à proximité de Falaise, à une trentaine de kilomètres de Caen.
Le château s’élève au milieu d’un parc aux arbres séculaires. On entre dans la cour d’honneur par une grille en fer qui date de Louis XIV. Un grand corps de logis est relié à une galerie, que termine à gauche un pavillon.
Le château, inscrit depuis 1930, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis juin 2008.
Histoire
La construction du château de Versainville a été décidée par François-Joseph de Marguerit au XVIIIe siècle. La présence de sa famille en Normandie remonte à l’implantation locale, au début du XVIe siècle, d’un ancien compagnon d’expédition de Christophe Colomb. Les premiers Marguerit construisent à Versainville un château, érigé en seigneurie. Parmi les ascendants de François-Joseph figurent plusieurs conseillers au Parlement de Rouen, et lui-même en 1711, est président en la Cour des comptes, aides et finances de Normandie .
En 1715, la construction du château actuel est lancée. Les travaux sont largement avancés, lorsque le roi Louis XV marque à Versainville une courte étape d’un voyage dans la région. En 1730, les travaux sont achevés ; François-Joseph de Marguerit s’installe dans sa nouvelle demeure avec sa femme (second mariage du 5 mars 1730), Marie-Thérèse de Chaumont, fille du marquis Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière. En 1731, les seigneuries de Maizières, Guibray et Versainville sont érigées en marquisat par lettres patentes du roi Louis XV .
C’est avec le mariage de la petite-fille de François-Joseph que la famille Odoard du Hazey arrive à Versainville. Le comte Philippe François Odoard du Hazey (°1770 – †1869), colonel des armées royales appartient à une famille ayant fait souche en Normandie, avec notamment plusieurs conseillers au Parlement de Normandie au XVIe siècle. Il était lui-même conseiller général de l’Eure. Leur petit-fils, François-Gaston 6, comte Odoard du Hazey (21 octobre 1833 à Marbeuf – 3 janvier 1921), ancien capitaine de cavalerie, chevalier de la Légion d’honneur, relève par substitution le titre de marquis de Versainville. Avec son épouse Clémence Sophie Josèphe Marie, née Grandin de l’Eprevier (1847-14 décembre 1936) à Martot, ils procèdent à d’importants travaux de rénovation et de modernisation du château. À l’extérieur, devant le château, sont entrepris de grands travaux de terrassement qui aboutissent à l’aspect actuel de la cour d’honneur. C’est à cette époque que sera décidée la construction de l’aile Sud.
Le 31 octobre 1888, Marie-Sophie-Gildippe Odoard du Hazey, héritière désignée, épouse à Versainville le comte Pierre de La Rochefoucauld, duc de La Roche-Guyon. C’est leur troisième fils, le comte Bernard de La Rochefoucauld, né en 1901, qui héritera du château, à la mort de sa grand-mère maternelle en 1936.
En 1947, le château est acquis par la société Ford pour en faire une colonie de vacances des enfants du personnel. Le château accueillera ainsi de nombreux enfants jusqu’à la fin des années 1990.
En 2002, le groupe PSA Peugeot Citroën, alors propriétaire du château revend celui-ci à Jacques de La Rochefoucauld, petit-neveu de Bernard.
Architecture
Le château de Versainville est constitué d’un corps de logis à neuf travées avec pavillon d’angle, complété par une aile ouest en 1912.
Parc et jardins
Le parc du château avec son allée et son étang est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables.
Château d’ Aubigny
Le château de Aubigny fut construit dans la première moitié du XVIIe siècle pour la famille de Morell d’Aubigny.
Le château à tous les caractères d’une construction Henri IV-Louis XIII, par son plan, son élévation et sa décoration. Il épouse la forme d’un H.
Les deux façades offrent une certaine similitude : chacune comprend un corps de logis surélevé (avec porte au milieu), cantonné par deux gros pavillons, légèrement plus élevés (3 niveaux) que le centre (2 niveaux).
Ce château a toujours appartenu aux Morel d’Aubigny. Les effigies en pierre de six d’entre-eux qui vécurent aux XVIIème et XVIIIème siècles sont agenouillées dans l’église du village autour du tombeau de leur ancêtre Pierre d’Aubigny, tué au siège de Rouen en 1694.
Datant des XVIIe et XVIIIe siècles, ces orants représentent les ancêtres du château d’Aubigny. De Messire Raven de Morell, chevalier de l’ordre du Roy mort le 1er juillet 1625, à Jules Marc Antoine de Morell, Maréchal des camps et armées du Roy décédé le 8 juin 1786, six générations successives ont été immortalisées sous cette forme traditionnelle d’art religieux.
Le temps ayant fait son œuvre, les statues (deux en terre cuite et quatre en pierre) étaient en très mauvais état. La commune a donc lancé il y a deux ans la restauration complète de cette collection. « Elles ont été démontées, nettoyées, consolidées et la couche picturale a été refixée ». Ce travail d’orfèvre a été confié à Serge Giordani, spécialiste en restauration du patrimoine. Durant plusieurs mois, dans son atelier situé à Rouen, il a entièrement nettoyé et réparé les anciens marquis d’Aubigny .
Manoir d’Argentelles
Ce charmant édifice du XVéme siècle se trouve dans la commune de Villebadin,aux confins du pays d’Auge , à 15 kilomètres à l’est d’Argentan. Il doit son aspect actuel à un rêve d’enfant réalisé dans l’âge mur par le Comte Robert du Mesnil du Buisson : restaurer et redonner vie au manoir d’Argentelles.
En 1960 l’édifice était dans un état de délabrement grave et condamné à une mort certaine.
Sauvetage du manoir
Alors qu’il était encore enfant, le Comte robert du Mesnil du Buisson venait pique niquer à l’ombre des vieux murs en ruine d’Argentelles en compagnie de ses parents, cousins et amis parmi lesquels se trouvait le jeune Antoine de Saint Exupéry. Tous déploraient la dégradation de l’édifice qui appartenait à l’époque, à un sieur Marchand qui ne se souciait guère de patrimoine artistique et vendit à des antiquaires des portes sculptées à panneaux gothique flamboyant ainsi que les épis de faîtage des tourelles et les grilles de fenêtre.
Le Comte Robert du Mesnil, dès son jeune âge , avait pris la résolution de sauver Argentelles et de lui redonner vie, ce qu’il fit avec courage et ténacité. Dès 1912 (17 ans), élu membre de la S.H.A.O. il sollicite, sans résultat l’attention du président pour Argentelles. Après la grande guerre, élu conseiller municipal de Villebadin, il fait inscrire Argentelles à l’I.S.M.H. en 1926. Les Beaux-arts font la sourde oreille. En 1955, un architecte estime le coût des réparations à dix millions de francs. Une association pour le sauvetage de l’édifice est créée en 1957.
On commence alors la restauration avec l’aide du Collège d’Enseignement Technique d’Argentan. Grâce à une généreuse donation de la propriétaire, Madame Courtonne-Grandière, la société avait pu prendre possession des ruines et y opérer les premiers déblaiements et débroussaillements car l’intérieur, dépourvu de couverture était envahi par la végétation.
Le 24 Janvier 1961, la société obtient de l’état une subvention d’un million de francs pour la restauration de la tour d’ escalier. Cette première campagne est suivie de plusieurs autres durant les étés de 1964 à 1967 grâce à des subvention du Conseil Général de l’Orne. Tout cet effort a été couronné par le prix «Monuments en péril 1967», remis à Paris à Monsieur le Comte robert du Mesnil, le 16 juin 1967, à la maison de l’ORTF, au titre du Ministère des affaires culturelles.Le manoir a été classé monument historique par arrêté du 20 octobre 1966.
Le Manoir
Né à la veille de la guerre de cent ans, vers 1410,le manoir offre une architecture peu habituelle en Pays d’Auge où règne les pans de bois et le torchis. Une gravure ancienne, œuvre de la Sicotière, nous présente Argentelles dans son état d’ origine avant son délabrement et sa restauration quasi à l’identique. Ce petit château, véritable joyau d’architecture du début du XVéme siècle, s’apparente par son style au bâti des manoirs du Pays d’Argentan de la même époque et semble avoir été édifié par un architecte de talent commandité par un riche seigneur. Le logis, établi sur un plan rectangulaire et cantonné de tourelles est construit en moellons de calcaire recouvert d’un enduit ocre, les pierres taillées étant réservées pour la tour d’escalier à pans, couronnée d’un hourd de tuileaux et pans de bois. La porte d’entrée ornée d’une accolade est surmontée d’un tympan en tiers-point où figure un blason muet. Au-dessus, un machicoulis en assurait la défense. Les fenêtres à meneau et traverse sont munies de grilles au rez-de-chaussée. A l’aplomb des baies de l’étage se trouvaient deux lucarnes, de facture plus tardives datées de 1632. Ce gracieux logis possède cependant un système défensif complet qui témoigne de la nécessité de se protéger, à cette époque, d’éventuelles agressions.
A l’intérieur, au rez-de-chaussée, se trouve à droite de l’entrée la salle des gardes munie d’une cheminée monumentale de pierre calcaire, la cuisine à gauche possède encore son évier du XVème . Les poutres et les solives ont été reconstituées en chêne de la forêt du Pin au Haras. Celles de la cave proviennent d’ormes du domaine de Champobert. A l’étage se trouve une grande salle de 18 x 8 mètres autrefois divisée en plusieurs chambres.
A l’ouest, la chambre dite de Henri IV possède une cheminée du XV ème . Celle de l’est est la chambre dite du « lit de justice ». Ce meuble rare, sorte d’alcôve à baldaquin destinée à un grand lit se trouvait au manoir jusqu’en 1844, où il fût emmené au château des Lettiers près de Gacé, puis à Paris en 1882 dans la collection Achille Fould qui fût vendue vers 1930 et achetée presque toute entière par le musée d’art de Philadelphie. Le meuble y est présenté de telle façon qu ‘elle accrédite la légende qui lui confère le rôle de « lit de justice ». On en a fait le baldaquin d’un trône.
La frise sculptée du baldaquin comprend des figures et des motifs de style flamboyant formant une véritable dentelle de bois. La chambre haute de la tour d’escalier comprend une grande cheminée avec sa taque et ses chenêts gothiques, une porte à quatre panneaux sculptés, gothique flamboyant et une charpente rayonnante, c’est la pièce la plus attrayante du manoir.
Le colombier
Tour de défense avancée de la place forte d’Exmes, reconvertie en colombier au XVème siècle, la construction se situe sur l’ancienne motte féodale qui était à l’origine entourée de douves et ceinturée d’une palissade. Déjà mentionné comme colombier dans le partage des biens de Maurice d’Escalles en 1561 entre ses filles, il semblerait qu’il fût l’œuvre des escales qui avaient hérité du domaine en 1449. Le pigeonnier mesure 7 mètres de diamètre à l’extérieur et 5 mètres à l’intérieur. On y pénètre par une porte étroite après être passé sur un petit pont de bois qui enjambe la douve. Il contient 628 boulins. En 1960 à l’état de ruine, couvert de lierre, il offrait des vestiges de charpente révélant la forme générale et une pente de toit de 45 % qui a été respectée lors de restauration effectuée en 1981 et 1982. Le mur a été recrêté et le sol cimenté, en attendant le carrelage. La charpente entièrement refaite en bois ancien a été recouverte de tuiles également anciennes.
La fée et les revenants d’Argentelles
Le manoir ne possède pas moins de trois fantômes : une fée et deux revenant qui ont chacun leur territoire à l’intérieur du manoir si bien qu’il ne se rencontrent pas.
La fée apparaît dans la chambre du haut de la tour. C’est une bonne et jolie fée, apparaissant dans un nuage vêtue de mousseline verte argentée. Elle aurait selon la légende, exaucé le vœu d’un jeune garçon qui souhaitait avoir un cheval, une charrette et une maison. La fée, d’un coup de baguette, fît apparaître un beau cheval sur lequel le garçon s’enfuit effrayé par un coup de tonnerre accompagnant la disparition de la fée au premier coup de minuit. L’histoire ne dit pas s’il obtint les jours suivants la voiture et la maison.
Le revenant de la cave serait, selon la tradition populaire, l’ancien seigneur d’Argentelles qui, obligé de fuir rapidement lors de l’occupation anglaise, dû enfouir son trésor, qui était très lourd, espérant le récupérer un jour. Or il mourut au loin sans avoir pu livrer son secret à ses héritiers. Il revient donc, la nuit, dans la cave d’Argentelles pour compter et recompter ses pièces d’or dont on perçoit le tintement.
La chambre du « lit de justice » est fréquentée par un vieux juge qui vient ainsi pour expier les fautes qu’il a commises en rendant des jugements injustes, soit faute d’examiner les affaires, soit par malice et cupidité. Il se venge en battant les occupant de la chambre qui auraient omis de prendre avec eux des objets bénis pour éloigner les spectres.