Nous sommes 29 participants en ce matin d’octobre très ensoleillé. Nous partons en car pour Nogent Le Rotrou. A l’arrivée nous montons directement au château et dans la cour intérieure nous pouvons prendre notre traditionnel café croissant du matin.

Le site du château de Nogent le Rotrou est remarquable en haut d’un éperon rocheux qui surplombe l’Huisne se trouvant à un carrefour stratégique dès son occupation dans l’antiquité.

Dans la seconde moitié du Xème siècle, pour se protéger de ses terribles voisins, le Comte de Chartres Thibault le Tricheur, vassal du roi de France décide d’installer à Nogent un de ses fidèles Rostroldus, premier seigneur de Nogent qui prend le nom de Rotrou 1er et fonde la dynastie des Comtes du Perche.

Au XIème siècle, c’est Geoffroy III, son petit fils qui fait construire le donjon en pierre, tour à la fois défensive et d’habitation, haute de 30 mètres, pour asseoir sa puissance. Il fonde également l’abbaye de Saint Denis (entre l’Huisne et le château).

Notre guide nous indique que 700m habitables étaient disponibles sur trois niveaux. Elle nous montre les petites baies plein cintre du second étage, qui étaient les seules ouvertures à l’origine, les logements pour les poutres qui servaient au soutien des planchers, l’épaisseur des murs de 3,5m à la base et nous explique le confort qu’avaient les Comtes à leur époque : cheminées, latrines et même un cellier au rez-de-chaussée.

Un puits de 47m de profondeur alimentait la place en eau.

A la fin du XIIème siècle, l’enceinte avec ses tours circulaires au nom des seigneurs des environs ainsi que de très remarquables contreforts d’angle tout en pierre sont ajoutés. En 1204, Philippe Auguste conquiert la Normandie. Le Comté du Perche perd son caractère de zone frontière. En 1226 le Perche est uni à la couronne de France.

Un puits de 47m de profondeur alimentait la place en eau.

A la fin du XIIème siècle, l’enceinte avec ses tours circulaires au nom des seigneurs des environs ainsi que de très remarquables contreforts d’angle tout en pierre sont ajoutés. En 1204, Philippe Auguste conquiert la Normandie. Le Comté du Perche perd son caractère de zone frontière. En 1226 le Perche est uni à la couronne de France.

1337-1453, la guerre de cent ans redonne au château un rôle défensif contre les assauts anglais. En 1428 un boulet du Comte de Salisbury effondre l’angle nord est du donjon « la brèche aux anglais », un incendie s’ensuit et depuis, le donjon à ciel ouvert n’est plus habité.

Par mariage Charles IV d’Anjou en hérite et commence les transformations. Sa fille Louise (1445-1477) épouse Jacques d’Armagnac. Il se dit que se sont les filles de Jacques, Marguerite et Charlotte qui surélèvent les deux tours d’entrée, les couronnant de mâchicoulis décoratifs et qui reconstruisent le logis entre ces tours. Le château échoit aux Bourbon Condé en 1515. Le château est alors le lieu d’une vie fastueuse. C’est Charles de Soissons qui, en action de grâce pour la naissance de son fils, commanda en 1568 la magnifique nativité en terre cuite polychrome visible en l’église Notre Dame de Nogent.

Après les guerres de religion Maximilien de Béthune, duc de Sully, principal Ministre de Henri IV et pair de France l’acquiert du Prince Henri II de Condé en 1624. Il prend le titre de Marquis de Nogent. En 1779, les descendants de Sully vendent Nogent au Comte Grimod d’ORSAY. Remarié à une princesse allemande, il vit principalement à l’étranger et il mourra à Vienne, ruiné.

En 1789, le château devient la maison d’arrêt Saint Jean. Plusieurs propriétaires et plusieurs tentatives de restauration se succèdent jusqu’au rachat par la ville en 1950. Celle-ci aménage le logis en musée et, la restauration entreprise de 2000 à 2004 a permis de sauvegarder un des plus anciens grands donjons en pierre de France.

Nous continuons la visite par les jardins :

– La haute cour avec de beaux arbres ; nous pénétrons dans la tour Saint Georges en forme de bouteille qui était un ancien silo où l’on peut y voir d’intéressants graffitis. Nous voyons également le pavillon Louis XIII qui date du XVIIème, sur deux niveaux, établi à la place d’un logis roman.

– La basse cour entourée de remparts avec différents parterres de simples.

Nous terminons au 2ème étage par le musée d’ethnographie et d’histoire locale (artistes locaux, monnaies, armures, étains médicaux de l’Hôtel Dieu). Le testament olographe de Rachel de Cochefilet, seconde femme de Sully est consultable en version numérique. Nous aurions tous pu y passer plus de temps mais il est déjà 11h30 …

Nous repassons par l’accueil ; cette belle pièce était la salle de garde du château. Le car nous attend pour rejoindre la vieille ville en contrebas plutôt que d’emprunter l’escalier des 155 marches de Saint Jean construit en 1491. Là nous voyons «  la maison du Bailly » avec ses échauguettes, le porche Saint Laurent ancienne entrée de l’abbaye de Saint Denis. L’église Saint Laurent du XIème siècle avec sa tour d’époque renaissance. A l’intérieur, une scène de mise au tombeau date du XVème.

Nous allons ensuite voir le tombeau de Sully en plein centre de Nogent. Sully, décède au château de Villebon, en 1641 ; protestant, il n’a pu être enterré dans la chapelle de l’Hôtel Dieu selon sa volonté. Sa femme fait alors édifier une rotonde tout à côté. Nous y pénétrons l’un après l’autre car elle est de dimension réduite. Elle abrite le magnifique mausolée en marbre blanc, sculpture de Barthélémy Boudin réalisée en 1642. Sully y est représenté couvert du manteau ducal en orant à côté de son épouse Rachel de Cochefilet décédée en 1659. En 1643 elle finance aussi le grand portail orné des armoiries de son époux.

Nous quittons Nogent le Rotrou pour aller déjeuner à Thiron- Gardais à l’auberge de l’abbaye et, à 14h nous nous rendons à pied visiter l’Abbatiale de Thiron- Gardais. Il n’a pas été possible de visiter le collège militaire fermé le dimanche aux visites de groupes.

A l’Abbatiale nous attend un guide passionnant et passionné Monsieur Provost.

Saint Bernard de Ponthieu fonde «  l’Ordre de Tiron » et édifie l’abbaye au XIIème siècle grâce aux dons de terrains par les seigneurs locaux. Les moines détournent la Thironne, créent un étang de 7ha et transforment un marécage malsain en un lieu charmant. Ils sont jusque 300 à cultiver, travailler et commercialiser leurs produits sur les marchés de la région et ce, pendant près de six siècles. L’édification des autres bâtiments monastiques : cloître, cuisines avec des cheminées identiques à celles de Fontevrault, salle capitulaire, bibliothèque, ateliers et scriptorium s’échelonne tout au long du XIIIème siècle.

En 1428, les troupes anglaises incendient l’abbaye. Elle sera restaurée en grande partie et le chœur de l’abbatiale sera reconstruit dans le style gothique. En 1791, l’abbaye ferme et les bâtiments sont vendus comme biens nationaux. Une partie est démolie, une autre s’effondre faute d’entretien. Seules subsistent désormais l’abbatiale et la grange aux dimes (actuelle billetterie).

L’abbatiale est construite en grès roussard et d’intéressants décors romans sont encore visibles à l’extérieur. Sa nef est de dimension impressionnante avec ses 64 m de long. Elle abrite une belle série de stalles de la fin du Moyen Age sculptées d’animaux fantastiques et de grotesques.

Intérieur de l’Abbatiale

Lors de notre venue se tient une exposition photo qui témoigne de tous les lieux où rayonne l’Ordre de Tiron à l’étranger ( Ecosse, Angleterre, Irlande…).

Dans le domaine de l’abbaye se trouvent à présent des jardins thématiques et ce dimanche s’y tient le festival des jardins.

Après en avoir parcouru les allées, nous reprenons le car en direction de Manou.

Cela sera notre dernière étape car, pris par le temps, nous avons dû annuler notre visite à la chapelle de Réveillon.

Au château de Manou Monsieur Demeocq nous accueille. Nous passons sous le beau porche de style gothique qu’encadraient des remparts dont un seul côté subsiste avec ses créneaux ; en angle, une grosse tour ronde le tout témoignant de l’existence d’une enceinte fortifiée datant du XIIème siècle. Nous nous trouvons face à ce beau château : un corps de logis sur deux niveaux plus lucarnes, une tour escalier et une tour ronde à chaque extrémité. Reconstruit en 1805 après avoir été détruit à la révolution, le propriétaire qui a déjà bien amélioré l’état du château explique les galères d’un tel héritage à nos participants et le dialogue s’instaure sur les charges d’une telle bâtisse, sur les façons d’y pourvoir.

Nous en profitons pour préparer le goûter de fin de journée et y convions Monsieur Demeocq.

Marie-Christine GEISMAR

*De grandes photos sont en attentes