Château de la Roque Baignard
Le paradis perdu d’André Gide à La Roque-Baignard.
Le château de la famille de Gide, à La Roque-Baignard, se trouve au carrefour de la vallée de Montreuil et du vallon qui descend de la Boissière, près de Lisieux. C’est le grand-père de l’auteur qui l’a acheté en 1851.
Dans ce qui pousse la plume de Gide, le souci financier n’existe pas, et c’est sans doute dommage pour la littérature, qui y aurait gagné quelques chefs d’oeuvre supplémentaires.
Le château de La Roque-Baignard, situé près de Cambremer dans le Calvados, représente bien le confort qui entoure la jeunesse de l’écrivain : 425 hectares de prairies et de forêts, des bâtiments de briques et de pierres, un étang dont les truites mordent à l’hameçon du jeune André, plusieurs fermes.
La mère de l’écrivain a hérité cette propriété de ses propres parents en 1874.
Chaque été, cousins et cousines y affluent, en particulier celles que Gide appelle ses trois soeurs (il est fils unique) : Madeleine, Jeanne et Valentine. La Roque sera plus tard pour lui aussi bien un lieu d’écriture que de lectures. Là, il poursuit des investigations littéraires commencées avec les lectures du soir que lui faisait son père, trop tôt décédé. Il dévore les oeuvres des habitants de la bibliothèque du château : Schopenhauer, Poe, Dickens, Laforgue, Tolstoï, Tourgueniev, Sand, Voltaire, Goethe, Balzac,…
A La Roque, il achève l’été 1891 le Traité du Narcisse. L’été suivant, il y travaille au Voyage d’Urien et, l’été 1893, à La tentative amoureuse. Les étés au château sont également (jusqu’à 1895) le lieu des rencontres-séparations avec Madeleine, qu’il épouse en 1895 et dont La porte étroite rend compte. La Roque-Baignard est longuement évoqué dans le chapitre III de la première partie de Si le grain ne meurt. En 1896, à sa grande surprise, il est élu maire de La Roque – et le restera jusqu’en 1900 !
Le 19 juin 1897, Gide arrive de La Roque à l’hôtel de la Plage de Berneval-sur-Mer, à douze kilomètres de Dieppe, pour y rencontrer un étrange personnage. Oscar Wilde a été libéré un mois auparavant de la prison de Reading. Ses trois dernières années sont celles d’un homme brisé par son procès et son emprisonnement. Il n’est plus l’homme des succès littéraires, dont les pièces faisait courir tout Londres, que Gide a connu en 1891 et que, bien que ne comprenant alors pas un mot d’anglais, il passait son temps à regarder et écouter. En 1900, il cède le château dont l’entretien est trop coûteux. Le produit de la vente lui permet d’acquérir un terrain 38 avenue des Sycomores à Paris, où il fera bâtir la villa Montmorency.
En 1909, il vend le reste des terres de la propriété.
Château de Victot Pontfol
Le château de Victot-Pontfol est un beau témoignage de l’architecture du XVIème siècle en Normandie. L’origine du nom est Viking, et le fief très ancien appartenait aux seigneurs Boutin. C’est Pierre Boutin qui entreprit la construction du château actuel en 1574.
Les murs du château sont constitués de pierres et de briques roses. Ses toits de tuiles vernissées augeronnes ou d’ardoises se reflètent sur l’au des larges douves alimentées par la Dorette.
Un système hydraulique très élaboré (classé) permet de garder le niveau d’eau des douves.
En 1798 Pierre Aumont acheta le domaine. Pour allier l’agrément (la demeure) la spiritualité (la chapelle) et le travail il fit construire un haras à la pointe du progrès de 120 boxes avec des trappes au-dessus pour distribuer le fourrage. Ce sont de beaux bâtiments bas à colombages. Il possédait d’autres haras dans la région et devint fournisseur en chevaux des armées napoléoniennes.
A la mort de Pierre Aumont (1836) son fils Pierre-Alexandre reçut en héritage le domaine de Vitot. Il passa du cheval de selle au cheval de course et fonda l’écurie de course de Victot. C’est un haras d’élevage de pur-sang galopeurs dont la gestion est confiée à Monsieur Monnier qui a la responsabilité de 70 juments poulinières et 4 étalons.
Manoir de Bauquemare
Ce manoir fût construit en 1542 par Nicolas II LE VALOIS, seigneur de Putot, et ne comportait alors que la partie centrale. En 1582 Guillaume de VIPARTE, seigneur de SILLY, devenu propriétaire décida de l’agrandir et de l’embellir. Il fit construire deux tours d’angle une à l’ouest de la façade et l’autre vers l’arrière. La tour édifiée à l’Ouest de la façade est parfaitement harmonisée avec celle-ci. La tour arrière plus haute et plus important est construite en brique et pierre. Les deux tous sont coiffées d’une haute toiture à quatre pans. C’est Nicolas JEAN, seigneur de Putot, après qu’il eut acquis le manoir en 1627 qui fit construire la troisième tour à l’est en harmonie avec celle de l’ouest. La toiture à quatre pans est munie dans sa partie supérieure d’un élément en forme de carène de navire renversée. Cette ordonnance de toiture était assez courant à l’époque de Louis XIII.
Manoir du Bais
Ce manoir est une véritable merveille. Il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques. Sa construction s’étend du XVIème au XIXème siècle. Son pigeonnier avec sa base hexagonale date de la fin du XVIème et a fait l’objet d’une méticuleuse et magnifique restauration.
Le Manoir appartient à la famille de MONTS depuis 1629. Antoine de MONTS actuel propriétaire se passionne pour la restauration de cet édifice. Bien que ce manoir ne soit pas ouvert au public, il arrive que l’office de tourisme organise des visites. Le Comte de MONTS a ouvert les portes de sa propriété lors des journées du Patrimoine et a offert une visite très enrichissante.
« La partie la plus ancienne est la poterne qui date du XVème siècle, en damiers de pierres et de briques. Du pont levis qui a disparu, seule reste une porte cochère. La tourelle carrée surmontée d’une échauguette en porte à faux, contient encore un escalier à vis. Entre la tour et le pigeonnier, le logis du XVIème, les façades N et S ont chacune 12 ouvertures. Certaines sont en trompe l’œil pour une parfaite symétrie de l’édifice ».