Manoir de CHIFFRETOT
Le Manoir de Chiffretot fut construit à la fin du XVIème siècle. Les proportions de ce logis de taille modeste, ses pans de bois, ses fenêtres à petits carreaux, ses tuileaux colorés qui forment des dessins variés et ses deux hautes cheminées en font l’un des plus beaux manoirs augerons. Il est flanqué d’une tour octogonale dont le rez-de-chaussée tout en pierre supporte deux étages de pans de bois sous un élégant toit d’ardoise. Le colombier carré en pierre de marne, daté de 1605 est conservé en bel état. Une importante toiture en tuile porte deux épis de faîtage et deux lucarnes en bois avec hourdis en tuileaux. Ces lucarnes servait autrefois au passage des pigeons. Entre ce colombier et le manoir s’étend une belle pièce d’eau nappée de nénuphars qui donne beaucoup de charme à l’ensemble. La tourelle a été ajoutée postérieurement, probablement dans les premières années du XVIIème siècle. Elle diffère du corps central par l’utilisation d’un rez-de-chaussée en pierre, percé d’étroites ouvertures centrées sur chaque pans qui sont probablement des meurtrières (élargies par la suite)et par une structure de pans de bois différente de celle du corps principal. Le souci esthétique est présent dans l’ajout de cette tourelle mais le souci de défense était aussi bien réel avec les meurtrières du rez-de-chaussée et une série de petites ouverture en losange ménagées dans le hourdis de tuileau (aujourd’hui obstruées) qui permettait de défendre les alentours du logis sur plus de 180°. De plus cette tourelle permettait de disposer de petites pièce rondes qui enrichissaient la distribution et le confort des demeures de cette époque.
Manoir de BELLOU
Poutres, briques et mortier chatoient à Bellou, joyau de l’architecture à pans de bois. Le logis initial, de la fin du XVème siècle, a conservé sa charpente d’origine, divisée en six travées. Au tout début du XVIème siècle on allongea le manoir d’une travée à l’ouest, puis on y greffa un pavillon en saillie, dont la façade fût encore prolongée quelques années plus tard. C’est dans la seconde moitié du XVIème siècle que le manoir prit définitivement son allure actuelle: le pavillon fut à nouveau prolongé et garni de lucarnes; deux tourelles furent édifiées sur la façade nord, et un second pavillon érigé à l’ouest. L’utilisation de la pierre est nouvelle, certains pans de bois sont sculptés, les entre colombages garnis de tuileau: toutes ces modifications traduisent de nouvelles influences, qui vont même jusqu’à un semblant de fortification. Le dernier aménagement significatif date du début du XVIIème siècle: l’ouverture, dans la façade nord, d’un passage orné d’un portail classique à fronton. Un colombier octogonal imposant, au même appareil de pans de bois et de tuileaux, agrémente l’espace qui entoure le logis.
Manoir de SAINTE-CROIX
Bâtisse du XIème siècle constituée de deux ailes, l’une en pierre et l’autre en colombage dans le plus pur style augeron. Deux bâtiments de ferme forment un ensemble harmonieux et font de ce site un des plus remarquables du canton d’Exmes. La vue sur la vallée de la Vie parachève une impression de bien-être et de beauté. L’origine de ce site date du XIIIème siècle dont le dernier témoin est le reste d’une ruine; on suppose qu’a l’ époque une tour de défense y aurait été construite pour surveiller la vallée. Dès 1190 on trouve la famille Descorches de Sainte-croix, d’origine chevaleresque, implantée dans ce fief. Cette famille va posséder la propriété jusqu’en 1861 et certains membres auront des postes importants: ambassadeur général d’empire…A partir de 1861, les successions se firent par les femmes mais la propriété resta toujours dans la même famille. Une autre curiosité réside dans la présence d’un cimetière familial à l’emplacement de l’ancienne église abattue en 1830. Dans cette modeste nécropole, reposent les restes de plusieurs grands personnages jusqu’aux grands-parents de l’actuel propriétaire. Un épisode important de la fin de la bataille de la poche de Chambois se déroula dans la propriété qui fut occupée par l’état major allemand du 26 Juillet au 22 Août 19944. Les propriétaires durent creuser une tranchée pour se réfugier et se mettre à l’abri des bombardements incessants. Une quinzaine de cadavres allemands furent enterrés dans la propriété et la croix rouge allemande est venue les relever au début des années 60.